Faut-il vraiment bannir tous les plastiques ?

Le plastique étrenne à bien des égards des chefs d’accusation notamment en matière de pollution des océans mais on pourrait légitimement se poser une question : doit-on pour autant bannir le plastique de nos habitudes ? D’ailleurs quand bien même on manifesterait la volonté de supprimer le plastique, il est pertinent de se poser une autre question : peut-on réellement se passer du plastique ? La France semble vouloir prendre le taureau par les cornes à travers l’adoption le 2 octobre 2018 de la loi EGalim pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable. Cette loi vise à l’horizon 2020 et 2025 à supprimer des commerces français certains produits en plastique. Cette loi bien que louable en ce qu’elle vise à lutter contre la pollution causée par le plastique, reste muette sur la question du recyclage qui est une solution bien plus efficace que la suppression pure et simple du plastique. En effet, ce n’est pas tant l’utilisation du plastique qu’il faut bannir mais tout l’enjeu de la question reste lié à la valorisation de la matière plastique en fin de vie à travers le recyclage.

Le plastique, un moyen de préserver les ressources de la planète

Le procès récurrent qui est fait au plastique manque souvent quelque peu d’équité. S’il est indéniable que le plastique mal recyclé contribue à créer de la pollution, il faut également reconnaître qu’à bien des égards le plastique peut contribuer à la protection de la planète et peut constituer un facteur de lutte contre le réchauffement climatique. Le plastique peut notamment être utilisé pour fabriquer des réservoirs d’eau de pluie pour les exploitations agricoles. Cette utilisation du plastique permet ainsi d’utiliser de manière durable cette denrée précieuse qu’est l’eau. Le plastique peut remplir d’autres emplois durables tels que : le stockage des résidus industriels avant leur traitement, la conservation des aliments, l’isolation des bâtiments industriels et des habitations et le remplacement de certaines pièces métalliques notamment dans la construction automobile.

Le plastique ne peut pas toujours être remplacé

Il est aujourd’hui impossible de remplacer intégralement le plastique utilisé. Il y a deux raisons principales à cela. Premièrement, le plastique peut être modelé à volonté, ce n’est pas le cas des autres matériaux tels que le verre. En effet, façonner le verre comme on le ferait avec le plastique ferait perdre à ce matériau sa résistance ; il n’est donc pas un substitut parfait du plastique. Le plastique n’en a d’ailleurs pas. Deuxièmement, les autres matériaux tels que le verre sont plus énergivores que le plastique. La fabrication d’une bouteille de verre implique l’utilisation de 345g de CO2 contre seulement 129g pour une bouteille en plastique.

La valorisation du plastique à travers le recyclable

Contrairement à certaines idées préconçues, le plastique est valorisable. Le chantier du recyclage est encore en friche, actuellement en France, moins d’un tiers du plastique fait l’objet d’un traitement en fin de vie de la matière. Il est possible de donner une seconde vie au plastique après recyclage. On peut obtenir de nombreux objets grâce au plastique recyclé tels que les cartes à puce des téléphones portables, les textiles, certains isolants thermiques, les poubelles, le mobilier urbain etc. En résumé le maître mot en ce qui concerne l’utilisation du plastique ne doit pas être suppression mais plutôt valorisation.

 

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